Nouveaux voyages du capitaine Cook

Avec Joël Capella-Lardeux Texte de Pierre Auriol Editions ACAPA, Angoulême, 1983

Les terres que l’on découvre sont souvent habitées et si l’affaire est entendue, si explorer a pour finalité l’accaparement des sols, les peuples que l’on rencontre n’ont pas la docilité immobile des pierres. Mais l’Europe des lumières n’est plus celle qui, au début des grandes découvertes, s’était engagée de façon irréversible dans la voie du génocide pour étendre son empire. Ces autres que l’on rencontre sont, tout compte fait, des hommes, mêmes si, à l’occasion, un observateur non prévenu pourrait si méprendre. On choisira l’alliance plutôt que la violence: « Beaucoup d’autres articles destinés à améliorer de différentes façons les conditions de vie de nos amis de l’autre hémisphère nous furent en même temps procurés par le Bureau de l’amirauté. Aux deux navires, on remit aussi un assortiment d’outils et de petits ustensiles de fer, qui devaient servir à établir le trafic et à entretenir des relations amicales avec les habitants des pays nouveaux que nous espérions être assez heureux de trouver sur notre chemin. (Cook : Troisième voyage). Et même si le commerce de la conversation se révèle être plus crûment commerce et échange de marchandises, il faut cependant souligner que Cook multiplie à l’adresse de ses hommes les recommandations pour éviter que le contact entre civilisations s’établisse dans l’effusion de sang. Pierre Auriol